« La distance n’existe plus. C’est bizarre. »
Cette phrase pleine de réflexion et de vécu écho dans la discussion entre deux collègues lors de leur pause au travail. Se souvient-on des bougies et fleurs sur la place ou bien les photos partagées sur les médias, elle ne sait plus. Comment illustrer la distance ? Dans son film “Hellh le” ou “hellholes”, Bas Devos reconstruit ces trous impalpables de notre société. Ces “trous” ou mieux “cases” sont ces lieux publics de vie – le métro, le parc, les rues, l’école, etc. Ils sont mis en lumière dans ce film par le mince suivi des trois principaux protagonistes : Un médecin flamand, dont le fils est pilote de chasse en mission au Moyen-Orient, contraint de faire face à sa solitude. Un jeune homme d’origine algérienne qui se voit demandé par son frère de lui rendre un service d’une simplicité trompeuse. Une Italienne travaillant en tant que traductrice au cœur des institutions européennes, qui perd peu à peu le contrôle sous la pression de sa vie exigeante. Dans le cadre des suites des attaques terroristes à Bruxelles en mai 2016, leurs récits sont reflétés dans les perspectives de la caméra sur l’architecture et les lieux de la ville. Les lieux publics deviennent cases de frottements narratifs entre des vies individuelles.
